Après l’enquête du journal Libération alertant sur des débits d’air insuffisants de certains masques de désamiantage Proflow Asbestos, le ministère du Travail et de l’insertion réagit dans un avis. Il rappelle notamment aux utilisateurs les consignes d’utilisation de ces appareils.
Ce jeudi 28 octobre, le ministère du Travail et de l’insertion a publié un avis destiné aux utilisateurs des appareils de protection respiratoire Proflow Asbestos. Il rappelle les consignes d’utilisation et mesures de protection. « Cette information s’inscrit dans le cadre de la mission de surveillance du marché des équipements de protection individuelle dévolue à la direction générale du travail, qui a engagé des investigations, à la suite d’une alerte, afin d’identifier l’origine et la nature d’éventuelles non-conformités de l’appareil de protection respiratoire PROFLOW 2 SC 160 ASBESTOS. »
Alertes autour des débits d’air
En effet, une enquête publiée en septembre par le journal Libération pointait des débits d’air insuffisants et l’absence d’alarme pour les prévenir. Patrons d’entreprises, salariés des centres de maintenance ou de la DGT… Les témoignages et alertes s’enchaînaient depuis 2018. Le quotidien avait publié une note de la DGT recommandant à ses agents de suspendre l’utilisation des masques Proflow fabriqués avant septembre 2020. « Certains résultats non satisfaisants des tests de conformité réalisés » ont nécessité « de poursuivre les investigations, via une procédure contradictoire avec le fabricant, dont les éléments sont attendus », précisait-elle.
Peu après la publication de l’enquête, la société 3M avait répondu dans un communiqué. « Toutes les analyses effectuées à ce jour ont montré que le produit est conforme à la réglementation française et à la norme EN12942 : 1998+A2 : 2008 qui définissent le niveau de protection respiratoire requis d’un système à ventilation assistée lors de travaux sur l’amiante de niveau 2, ainsi que les méthodes de test à utiliser pour certifier ce système. »
Le masque « répond, par sa certification, à l’état neuf, à l’obligation réglementaire de délivrance d’un débit d’air de 160 l/mn »
Le ministère du Travail indique dans son avis que le masque, « répond, par sa certification, à l’état neuf, à l’obligation réglementaire de délivrance d’un débit d’air de 160 l/mn. Des variations de ce débit ventilatoire en cours d’usage, notamment en cas de situation de décharge de la batterie ou de colmatage du filtre, peuvent altérer le facteur de protection assigné (FPA) des appareils. Il est donc indispensable de s’assurer, avant utilisation, de la délivrance de ce débit d’air de 160 l/min. Pour information, selon les études menées par l’INRS (ED 6106 dans sa version de 2019), les appareils de protection respiratoire à ventilation assistée continuent à assurer une protection en cas de variation du débit d’air, y compris en cas de moteur à l’arrêt. »
Il recommande « aux employeurs de se conformer pleinement et strictement aux instructions d’utilisation du fabricant, notamment celle d’utiliser du tube indicateur de débit d’air avant chaque entrée en zone de travaux. À défaut de respecter ces instructions et de pouvoir procéder à la vérification du débit minimum de surpression de 160 l/min à l’intérieur du masque à ventilation assistée, l’utilisation de ce masque est prohibée ».